jeudi 28 janvier 2010

Imperfettu hè u futuru: une BD traduite en corse par des collégiens

Imperfettu hè u futuru, premier tome de la série U tremendu viaghju di Ghjuliu, une BD traduite en corse par des collégiens. Un petit rouquin devant un vaisseau spatial en couverture: l'album fait étrangement penser à "L'imparfait du futur", premier tome de la série "Les épatantes aventures de Jules", réalisé il y a quelques années par Emile Bravo. Et pour cause! C'en est la traduction fidèle. Déjà, jadis, "Astérix en Corse" puis récemment "L'enquête corse" de René Pétillon avaient été traduits mais cette nouvelle entreprise est tout à fait originale puisque les traducteurs sont des collégiens, une cinquantaine d'élèves de 5e du collège Simon Vincinguera de Bastia.L'an dernier, avec Marylène Giamarchi et Pierre Albertini, leurs enseignants en langue corse, ils ont passé un long trimestre à traduire l'intégrale de l'aventure du petit Jules, enfant surdoué mais victime d'une erreur de calcul de savants un peu fous et se retrouvant coincé dans une faille temporelle.Exercice pédagogique mais exercice de traduction littéraire grandeur nature aussi qui a tellement plu au rectorat de Corse et à la Collectivité territoriale qu'ils en ont soutenu financièrement l'édition. Publié chez Alain Piazzola (livres sur l'histoire et le patrimoine de la Corse) en partenariat avec Dargaud, l'éditeur d'Emile Bravo, l'album a été tiré à mille exemplaires.
"Je suis super fier et très ému", a dit Emile qui ne parle pas un mot de corse. "Je suis prête à recommencer à patronner une telle aventure", a renchérit Nicole Deriu, la principale du collège qui ne parle pas beaucoup plus corse mais qui "aime depuis toujours la BD" et qui "en tant qu'Alsacienne, se sent très à l'aise dans cette entreprise".
Ceux qui connaissent le corse, comme Dominique Mattei, la directrice du festival, assurent que "c'est totalement réussi". Elle se plaît aussi à "avoir apprécié une langue coulante, simple, vivante au moment même où se développe une tendance à figer l'écriture du corse dans un académisme inaccessible aux corsophones eux-mêmes".
"Nous avons voulu en effet utiliser un langage familier, proche des gens, populaire au sens noble du terme, nous y avons mis un point d'honneur. Et nous n'avons pas hésité devant les néologismes, les inventions linguistiques, ce fut notre plaisir", ont expliqué les enseignants. "Le corse reste une langue bien vivante mais il subit un processus de dépérissement chez les jeunes générations. S'il se fossilise, ce sera perdu", ont-ils ajouté.
Quant à Erwan, Ghjulia, Marie-Do et les autres, aujourd'hui en 4e, ils se disent "ravis" sinon prêts à recommencer ce qui fut "galère" parfois ("comment dit-on galère?" "Oh la la aucune idée!") mais quand même "bien plaisant". Et comme de vrais auteurs, ils se sont pliés à la dédicace de "leur" album.
Source:
AFP
Date: Avril 2005


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